Souffrez-vous de douleurs lombaires ou de dysfonctionnement du plancher pelvien?

By Avril 30, 2018Non classifié(e)

Par Chaya Notik, M.Sc, pht (avec Jennifer Nwankwo, M.Sc., pht, PFS, massothérapeute agréée)

Nous savons tous à quel point la lombalgie est commune! En fait, la prévalence de la lombalgie dans la population adulte serait aussi élevée que 84% 6,8. Cette condition représente 90% des visites de soins primaires et continue d’être l’une des principales causes d’invalidité8,9. Et ces chiffres devraient augmenter, ce qui entraînera une augmentation du fardeau des soins de santé.

De nombreuses recherches sont en cours sur la lombalgie, afin d’examiner ses causes, de déterminer les facteurs de risque et d’élaborer des lignes directrices de pratique, fondées sur des données probantes pour les évaluations ou les traitements.

Un domaine de recherche en croissance concerne le lien entre la lombalgie et le dysfonctionnement du plancher pelvien (DPP). Le plancher pelvien est formé par les muscles et le tissu conjonctif, attaché au bas du bassin.

Ses principales fonctions sont les suivantes:

  • Soutenir les organes reproducteurs, la vessie, les parois vaginales et rectales.
  • Maintenir la continence.
  • Optimiser la fonction sexuelle pour l’orgasme.
  • Améliorer le retour veineux et lymphatique.
  • Stabiliser le bassin.

Le plancher pelvien est considéré comme faisant partie des stabilisateurs du noyau profond. Il contribue à la pression intra-abdominale, nécessaire au mouvement et aux différentes tâches physiques1. Le DPP peut survenir sous de nombreuses formes et peut être identifié par une faiblesse, une endurance faible, une tension, une raideur ou une hyperactivité3.

L’incontinence urinaire, qui est la fuite involontaire d’urine, est le DPP le plus fréquent. Selon la Fondation Canadienne pour l’Incontinence7, il peut toucher jusqu’à 1 Canadien sur 10 et 1 femme sur 5 en particulier. Beaucoup de gens vivent avec cette condition, mais ne savent pas qu’elle peut être améliorée avec un traitement conservateur, comme la physiothérapie.

Plusieurs études ont lié la lombalgie au DPP1,4. Par exemple, 78% des femmes atteintes de lombalgie ont également une incontinence urinaire4. Malgré la relation entre le DPP et la lombalgie, de nombreux professionnels de la santé n’examinent ni ne considèrent ces muscles dans la prise en charge de la lombalgie3,8. Si l’on donne des conseils sur le plancher pelvien aux personnes qui se plaignent de la lombalgie, il s’agit généralement de “Essayez quelques exercices de Kegel”. Cependant, l’incontinence urinaire n’est pas le seul type de DPP. Alors que la faiblesse des muscles du plancher pelvien entraîne souvent une fuite urinaire ou un prolapsus des organes pelviens (descente des organes pelviens dans le canal vaginal), les muscles du plancher pelvien peuvent également entraîner différentes formes d’incontinence, dysfonctions sexuelles et divers syndromes douloureux du bassin.

L’un des problèmes liés à la manière dont les professionnels de la santé traitent le DPP est lié aux données de recherche disponibles. Actuellement, les recherches sur la lombalgie et le DPP sont souvent collectées via des questionnaires, qui ne différencient pas les causes des dysfonctionnements au niveau musculaire. En conséquence, tous les problèmes du plancher pelvien sont regroupés ensemble.

Jusqu’à présent, aucune recherche sur la lombalgie n’a inclus l’examen digital dans une évaluation objective, afin d’identifier les problèmes avec les muscles du plancher pelvien : un élément clé dans une évaluation du plancher pelvien3. En d’autres termes, la littérature que nous avons n’est pas basée sur les caractéristiques de la musculature du plancher pelvien et, par conséquent, les traitements sont souvent recommandés sans connaître les informations individuelles et spécifiques.

Comme vous l’avez sûrement entendu, de nombreux professionnels de la santé, dont des médecins, des professionnels du conditionnement physique et même des physiothérapeutes non-outillés dans le plancher pelvien, encouragent les femmes à faire des exercices de ‘type Kegel’ pour renforcer les muscles du plancher pelvien. Cependant, si le dysfonctionnement de quelqu’un est causé par des muscles tendus, non seulement Kegels n’aideront pas, mais ils peuvent même l’aggraver.

Par exemple, 25% des femmes qui ont suivi les instructions pour les contractions de Kegel ont pratiqué une technique qui pourrait potentiellement favoriser l’incontinence2.

Tout cela m’amène à vous parler d’une nouvelle étude qui a été récemment publiée au Canada. Dufour et al. (2018) étaient intéressés par les caractéristiques physiques des muscles du plancher pelvien chez les femmes qui ont été référées à la physiothérapie pour la douleur lombo-pelvienne. Notamment, ces femmes ne voyaient pas de physiothérapeutes pour des problèmes spécifiques du plancher pelvien, mais si elles voulaient participer à l’étude, elles devaient être examinées par des physiothérapeutes du plancher pelvien.

Les physiothérapeutes participant à l’étude étaient des cliniciens de la santé pelvienne, formés et expérimentés. Grâce à un examen digital interne, ils ont su distinguer la faiblesse du plancher pelvien et la sensibilité du plancher pelvien, qui consistent tous les deux en des dysfonctionnements très différents3.

95% des femmes souffrant de douleurs lombo-pelviennes présentaient des signes de DPP (notamment sensibilité, faiblesse ou présence de prolapsus). La chose surprenante est que lors de l’examen digital, 71% des participants avaient une sensibilité à la palpation interne3. Cette découverte indique aux thérapeutes qu’un individu a une activité excessive dans le muscle. De plus, 66% des femmes présentaient une faiblesse musculaire du plancher pelvien et 41% avaient un prolapsus3. Sur le plan fonctionnel, les planchers pelviens hyperactifs étaient plus fortement associés à l’invalidité que la faiblesse du plancher pelvien3.

Ces résultats sont étonnants, puisque beaucoup de femmes avec une lombalgie se font conseiller de faire les exercices de Kegel pour aider à renforcer le plancher pelvien, mais c’est clairement la mauvaise approche pour ce problème en particulier.

En plus de renforcer le lien entre la lombalgie et le DPP, cette étude démontre également l’importance de l’évaluation digitale des structures internes, lorsque les personnes, surtout les femmes, se plaignent de symptômes suggérant un DPP (par exemple, l’incontinence urinaire, etc.). De meilleures dépistages obtiennent de meilleures informations et, par conséquent, de meilleurs soins pour tout le monde!

La morale de cet article est la suivante: Les physiothérapeutes outillés dans le traitement du plancher pelvien sont des praticiens(nes) formé(e)s pour faire une évaluation approfondie et déterminer la source de votre DPP. Nous pouvons vous recommander des plans de traitement appropriés et spécifiques pour améliorer l’état de votre plancher pelvien et potentiellement réduire toute lombalgie résultant d’un DPP.

Chez Nuvo Physio, vous serez bien encadré(e) par des physiothérapeutes qui prendront le temps de vous examiner et de vous fournir des soins de première qualité. Prenez rendez-vous dès maintenant!

Références:

  1. Arab, A. M., Behbahani, R. B., Lorestani, L., & Azari, A. (2010). Assessment of pelvic floor muscle function in women with and without low back pain using transabdominal ultrasound. Manual therapy15(3), 235-239. doi:10.1016/j.math.2009.12.005
  2. Bump, R. C., Hurt, W.G., J. Fantl, J.A., & Wyman, J.F. (1991). Assessment of Kegel pelvic muscle exercise performance after brief verbal instruction. American Journal of Obstetrics & Gynecology 165;2, 322-329. doi: https://doi.org/10.1016/0002-9378(91)90085-6
  3. Dufour, S., Vandyken, B., Forget, M. J., & Vandyken, C. (2018). Association between lumbopelvic pain and pelvic floor dysfunction in women: A cross sectional study. Musculoskeletal Science and Practice, 34, 47-53. doi: https://doi.org/10.1016/j.msksp.2017.12.001
  4. Eliasson, K., Elfving, B., Nordgren, B., & Mattsson, E. (2008). Urinary incontinence in women with low back pain. Manual therapy, 13(3), 206-212. doi: 10.1016/j.math.2006.12.006
  5. Faubion, S., Shuster, L., & Bharucha, A., (2012). Recognition and management of nonrelaxing pelvic floor dysfunction. Mayo Clinical Procedures, 87(2), 187–193. doi: 10.1016/j.mayocp.2011.09.004
  6. Gross, D.P., Ferrari, R., Russell, A.S., Battié., M.C., Schopflocher, D., Hu, R.W.,…Buchbinder, R. (2006). A population-based survey of back pain beliefs in Canada. Spine, 31(18):2142-5. doi:10.1097/01.brs.0000231771.14965.e4
  7. The Canadian Continence Foundation. (2014). Incontinence: The Canadian Perspective. Retrieved from http://www.canadiancontinence.ca/pdfs/en-incontinence-a-canadian-perspective-2014.pdf
  8. Toward Optimized Practice (TOP) Low Back Pain Working Group. (2015). Evidence-informed primary care management of low back pain: Clinical practice guideline. Edmonton, AB: Toward Optimized Practice. Retrieved from http://www.topalbertadoctors.org/cpgs/885801
  9. Vos, T., Barber, R.M., Bell, B., Bertozzi-Vill, A., et al. (2015). Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 301 acute and chronic diseases and injuries in 188 countries, 1990–2013: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2013. The Lancet, 386 (9995), 743–800. doi: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(15)60692-4
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